Réflexions diverses et décousues

Nous pensions trouver une unité de société entre ces 3 pays très proches mais chacun a ses règles de vie bien différentes de celles des autres.

Des petites remarques en vrac :

La nourriture :
Les Vietnamiens sont en général plus minces que les laotiens ou les Cambodgiens, il doit y avoir là une histoire de cuisine. Il est vrai qu'on voit beaucoup de Laotiens manger des trucs sucrés, gâteaux, bonbons...
La nourriture est très épicée au Laos, plus que dans les 2 autres pays. J'ai parfois eu le feu aux joues, Klod aussi qui pourtant est blindé.
Au Vietnam on mange avec des baguettes et une cuiller, au Laos et au Cambodge il y a parfois des baguettes mais toujours une fourchette et une cuiller. Nulle part il n'y a de couteau ce qui serait bien pratique en présence d'un grand morceau de viande.
Les restaurants sont moins chers au Vietnam où on peut manger pour moins de 2€ par personne alors que ce serait plutôt 3 à 4 € dans les 2 autres pays.
Les restaurants de rue avec sièges (mini-sièges) et souvent très bonne nourriture ne se trouvent qu'au Vietnam.

Les contacts :
Le Vietnam est un pays stressé, on y a rencontré des gens sympas mais aussi de très franchement fermés, en particulier quelques marchandes de fruits qui nous faisaient la tronche sans raison.
Le Laos est beaucoup plus chaleureux et on se promène dans le pays en entendant en permanence des "sabaïdii" (bonjour) accompagnés de sourires.
Le Cambogde se situe entre les deux. Américanisé comme il l'est pour sa monnaie, il l'est aussi pour son bonjour qui est un "hello" mais il ne traduit pas la même douceur que le bonjour laotien.

Dans les 3 pays fleurissent les karaokés, redoutables engins qui envoient à leurs voisins avec force décibels la preuve que leurs clients chantent faux.

Très peu de gens portent des lunettes. Ne pouvant penser qu'ils sont moins mirauds qu'ailleurs on imagine que les lunettes coutent trop cher. A Ha Tien nous nous sommes fait appeler par 5 gars qui mangeaient du poisson fumé en descendant des cannettes de bière. Ils nous ont offert une cannette et ont tous essayé les lunettes de Klod comme si c'était un truc extraordinaire.

Les vêtements masculins restent les mêmes dans les 3 pays. Quelques hommes plus âgés portent un sarong au Cambodge mais ils sont rares. Les femmes au Vietnam portent toutes un pantalon, même avec  le costume traditionnel.

Tandis qu'au Laos elles sont pratiquement toutes en sarong.

Au Cambodge elles sont souvent en pyjama mais nous l'avons déjà montré.

Les odeurs aussi ont une importance qui ne se perçoit pas sur le blog. Bonnes ou mauvaises, les odeurs sont très développées dans le climat chaud

Et puis le bruit de la jungle. A Angkor, nous avions fait un petit film pour le capter mais il a fallu revenir ici pour le mettre sur Youtube. Le voici :

Sur Firefox on ne peut pas agrandir l'image, voici donc le lien pour Youtube

La langue française :
Ces 3 pays ont composé l’Indochine française que nous ne regrettons pas cependant nous imaginions que quelques personnes parleraient français. Il y en a mais très rares, l'anglais tend à remplacer le français sur l'affichage des noms des bâtiments officiels. Peut-être bientôt le russe parce qu'il y a de plus en plus de Russes dans cette région.

La religion :
Grande ferveur dans les 3 pays. Nous avons constaté que beaucoup de jeunes vont dans les temples faire bruler des bâtons d'encens.

Les achats :
Tout prix se négocie, même les hôtels, les restaurants, même quand les prix sont affichés. Klod est le négociateur et est encore étonné d'avoir constaté qu'on peut faire descendre un prix à 75% de la demande initiale du vendeur.

La politique :
Ces 3 pays sont des pays socialistes, le Vietnam et le Laos n'ont de reconnu qu'un parti unique. Les 3 pays sont maintenant ouverts à l’économie de marché. Pour être allés à Cuba en février 2011 et y avoir rencontré les restes réels d'une volonté sociale de gérer un pays malgré le blocus états-unien nous nous demandons ce que signifie pour ces pays avoir une politique socialiste.

Et puis les gars qui attendent toute la journée dans les carrefours sur leurs motos d'éventuels clients à transporter pour 1$, et puis les femmes quelles que soient leurs tenues qui bossent en tenant le dernier né coincé sur une hanche sous le regard indifférent de leur mari dans le hamac.

Une réflexion plus grave aussi sur ces victimes de mines antipersonnelles qui font des petits boulots pour survivre ou qui ont été brulées au napalm ou qui sont nées difformes des suites de "l'agent orange" (herbicide contenant de la dioxine) que l'armée américaine a déversé sur les pays.
Il n'y a que 35 ans que ces régions sont en paix. Comme l'a écrit Jacques Prévert : "Quelle connerie, la guerre".

Mille et mille questions et constatations mais aucune conclusion. Des pays fascinants.

Et puis tous ces gens que nous avons rencontrés, ces touristes qui étaient là pour 4 ou 6 mois ou pour une étape de tour du monde et à côté de qui nous étions de petits joueurs à ne partir que 2 mois. Un monde de voyageurs que nous ignorions jusque là et que Cécile avait déjà rencontré en Argentine.

"Quand le soleil descend à l'horizon à Saigon"

Nous avons quitté la douceur de vivre, d'abord en passagers d'une moto avec nos valises (il y avait 2 motos), puis en bac puis en minibus puis en taxi pour arriver à l'hôtel que nous avions réservé à Saigon ou Ho Chi Minh ville si on préfère mais les deux se disent.

En route après avoir quitté le delta il y avait des rizières et au milieu des rizières des tombes. Et ça pendant une bonne trentaine de kilomètres. Interrogation : ce n'est pas tout le temps irrigué, une rizière ?

Photo prise du minibus

Un petit tour à la pagode de l'empereur de jade appelée aussi pagode des tortues parce qu'un bassin en est rempli de toutes petites comme de très grosses. Cette pagode mélange les divinités taoïstes et bouddhistes.

Il y a des statues de méchants

 

 et de gentils

 des gens en chemise jaune veillent aux bougies

 et nous constatons une grande dévotion qui se manifeste par force bâtons d'encens.

 Dans la cour, à côté du bassin aux tortues il y a un bassin avec des poissons dans lequel les gens jettent avec dévotion des poissons achetés juste à côté dans la rue.

et quand il y aura plus de poissons que d'eau ?

Ma copine Phuong m'avait prévenue que certains salons de coiffure de la ville semblent avoir d'autres compétences que les seules capillaires et qu'il était souhaitable que Klod en soit informé.

Je ne sais pas ce qu'elle entend par là.

Fin du blog en direct.

Demain nous prenons l'avion pour retrouver Paris et l'hiver. Sans doute quelques réflexions à postériori émises depuis Bagneux viendront conclure notre voyage mais ce sera après un petit somme.

Une grande douceur

Nous sommes donc dans un groupe d'îles au milieu du plus grand bras du Mékong.
Ce matin lever à 5h30 pour découvrir la région dans une balade de 5 heures en bateau avant la grosse chaleur.
C'était marée basse mais il semble que l'effet de la marée ne se fasse pas sentir toutes les 6 heures mais à un rythme que nous n'avons pas compris.

Il y a des largeurs qui font penser à une mer mais aussi des canaux où ne peuvent passer que des barques à rames.

 Néanmoins la présence ou l'absence d'eau change fondamentalement le paysage.  Voilà deux photos du même endroit

Le matin à 7 heures

Au retour à midi

Transport de paniers

Il y a des ponts partout pour franchir toute cette eau, ils sont souvent d'une forme évoquant les dessins japonais.

Et pour finir, ce bateau de croisière nommé "L'Amant" pour évoquer le roman de Marguerite Duras qui se passe à Sadek, tout à côté d'ici.
On distingue sur cette photo ces buissons de jacinthes d'eau qui flottent sur le fleuve et que nous avons vus de Luang Prabang au Laos jusqu'ici.

Demain retour à Ho Chi Minh Ville pour prendre l'avion dimanche soir. Brrrrr !

Le delta pour finir

Avant de retourner au pays y trouver la neige et le froid nous disons au revoir au Mékong en flânant dans les nombreux bras qui le conduisent en mer de Chine.

A Can Tho, le marché flottant en passant devant les maisons à pilotis. La marée se fait sentir dans le delta et le niveau d'eau y est fluctuant. Sans compter qu'on est en basses eaux. Il arrive que le Mékong déborde et ravage les villes du delta..

 Ce marché est un marché de gros. Les détaillants y viennent en barque s’approvisionner.

 

 

La dame livre des rafraichissements à domicile

Allo

Marchand de melons

Un coup d'autobus pour faire les 30 kms qui nous séparent de Vinh Long.

Dans le bus un autel pour nous protéger.

Et nous voilà installés sur l'île d'An-Binh dans une guesthouse familiale chez l'habitant.

Une maison de ce groupe d'îles qui est totalement interpénétré par le fleuve.

De Phu Quoc à Can Tho

Journée de voyage. Levés à 5h30 pour partir à 7h, arrivée à l'autre hôtel, 20h. Pas glop !

La même interminable jetée pour atteindre le bateau qu'on voit à peine au bout à droite.
Traversée avec une mer houleuse. Vive la cocculine.

 3 heures de transit à Ha Tien puis dans un bus où on n'avait pas imaginé que les passagers avaient des jambes : des ponts sur des rivières encore et encore.

et parfois une ville ordinaire.

Demain matin on s'essaie au marché flottant puis on va dans une autre ville du delta pour passer deux nuits. Ce sera peut être chez l'habitant, si c'est le cas je doute fort que l'habitant ait le wifi.
Donc un silence de 2 jours est envisageable..

Duong Dong

Dung Dong est la ville principale de l'île.

C'est encore un village de pécheurs.

Au bord du port, un grand marché dont la rue principale est sillonnée par les motos.

 Nous y étions vers 13 heures, l'heure de la sieste devant la télévision.

 Vendeuse de télévisions et de DVD dupliqués.

 Légumes

Coquillages. Toujours l'heure de la sieste.

Les grenouilles se vendent par lots de 4. Ça ne leur plait pas, elles gigotent.

Tailleurs en pleine confections de pantalons. La dame travaille avec des mitaines.

 Coucou ! Il fait quand même 32°, c'est admirable d'arriver à porter des gants, des bas et un pull over.

 C'est selon l'envie : barbier/tailleur

 Et le bébé dort bien

On voulait visiter une fabrique de nuoc mam mais elle était fermée encore pendant 3 jours. Fête du Tet ? Néanmoins l'odeur flottait dans le quartier, ça évoque plutôt le camembert hors d'âge.

Demain lever à 5h30 pour prendre le bateau. Nous retournons à Ha Tien pour continuer par 4 heures de bus pour le delta. Nous revenons sur nos pas parce que les bateaux pour aller plus au sud sont complets et nous avons cru que nous ne pourrions jamais quitter cette île.

Trip à Phu Quoc

Road trip comme dit Pépifleuf. Nous avons loué un scooter pour visiter le nord de l'île.

Un peu de géopolitique : Phu Quoc est la plus grande île du pays, elle se situe à 14 Kms du Cambodge et à 45 kms du Vietnam.

Le Cambodge est vert pâle.

Cette situation a chagriné le régime de Pol Pot qui en 1978 a décidé d'annexer l'île. Mauvaise idée, le Vietnam qui vivait dans l’indifférence de ce qui se passait au delà de sa frontière avec le Cambodge a repris l'île. De plus comme le Cambodge était allié avec la Chine alors que le Vietnam l'était avec l'URSS, les deux pays étant très opposés, l'armée Vietnamienne a profité de la situation pour pousser jusqu'à Phnom Penh et en chasser les Khmers rouges en janvier 1979
Maintenant une partie de l'île est encore occupée par l'armée vietnamienne, le sud ouest l'est par les touristes dont nous sommes. Le reste de l'île dont une grande partie est une réserve naturelle est habité par des agriculteurs (poivre) et des pêcheurs.

Nous avons donc pris la route du nord, nous nous sommes perdus en quittant la ville et une femme à vélo nous a longuement guidés jusqu'à la route. Souvent Iza à pied et Klod sur le scooter dans le sable et les ornières.  Après avoir donné à la dame la "money" qu'elle réclamait on a vu au milieu de plages désertes et douces

un village de pêcheurs

des bateaux en polystyrène

 des tombes ressemblant beaucoup à celles du cimetière guadeloupéen de Morne à l'eau.

 Un petit repas dans un restaurant bondé en bord de mer. Notez la façon très particulière de mettre les pailles sur les canettes.

L'île est réputée pour sa production de nuoc mam, le meilleur du Vietnam à ce qu'on dit. Il est fabriqué avec des petits poissons gros comme des anchois élevés dans des fermes marines et que l'on fait sécher au soleil.

 

Les routes sont assez surprenantes, celle-ci en latérite battue est une des meilleures. Toute route peut dégénérer et devenir un infâme terrain défoncé.

 Epicerie de village

Arrivés à la quatre-voies, du poivre sèche au milieu de  la route.

De toute façon tout le monde roule indifféremment sur l'une ou l'autre partie de la quatre-voies qui parfois disparait purement et simplement et se termine en arrivant à a ville par une route en latérite. Heureusement qu'il y a très peu de circulation.